LA PEUR

Publié le 14 Juin 2014

LA PEUR

Quand d'une main sévère, la peur te serre le ventre
Et t'étreint sans pitié le cœur dans la poitrine,
L'angoisse comme un ciseau dans ta chair se plante
Et lacère tes entrailles avec une pointe fine.


C'est la peur dont le souffle s'insuffle dans ton corps
Le malheur qui s'abat comme un très grand chagrin,
Et la sueur glacée que tu exsudes par les pores
Quand personne n'est là pour te tenir la main.


Tu n'es plus qu'un enfant dans le noir apeuré
Dont la peine immense remonte à très loin...
Qui ne sait plus vraiment vers qui se tourner,
Et appelle sa mère mais qui jamais ne vient.


As-tu déjà connu l'insondable tristesse ?
De celui dont les pleurs sont à jamais taris,
Donne l'allure absolue d'une grande détresse
Et reste assis dans le noir, le corps rétréci.


Est-ce humain d'avoir peur chaque jour de sa vie
D'être encore et toujours l'enfant abandonné...
Arrachement primaire, cruelle nécessité...
Je ne voulais pas y aller et pourtant tu m'y a mis !

Quel est le sens profond d'une si grande souffrance?
Quelquefois atténuée par l'ivresse trop brève
D'un vin captieux pourvu qu'il ait la chance
En pénétrant le corps d'y apporter la trêve.



C'est la peur, mon amie, ma perfide maîtresse
Qui revient chaque année, toujours à la même heure
Et profite de moi en ignoble traîtresse,
Pour sans en avoir l'air, m'apporter le malheur.

LA PEUR



Quand j'étais enfant, je fus séparée de ma mère,
De sa vue éloignée, je perdis mes repères
Aujourd'hui à mon tour, je suis devenue mère
Mais jamais je ne guéris de cette épreuve amère.


Dans mon alcôve alors, blottie sur ma panthère
De peluche adorée, j'avais fait confidente,
Je me dis : ne fais confiance à quiconque sur terre
Car ne m'attendrait qu'amertume,désillusion ardentes !


De l'enfant que j'étais, la carcasse a grandi...
Mes os ont vieilli, ma peau est plus fanée...
Mais ma mémoire d'alors est toujours transie,
A l'idée d'aimer et d'être abandonnée.

Jadis, j'avais trouvé une parade certaine...
N'aimer vraiment personne, faire l'indifférente
Me fabriquait alors une attitude hautaine
Et une froideur qui n'était qu'apparente.


Dans cette tour d'ivoire parfaite, capitonnée
Je pouvais tout à mon aise me blottir,
Sûre de ne jamais par quiconque souffrir
Puisque jamais je ne m'abandonnais...


Mais le temps un jour m'a rattrapée...
Et m'a donné sa leçon implacable
Ne pas aimer est un grand péché
Pour lequel je plaide coupable.


Il me faudra des jours, il me faudra des nuits
Pour qu'enfin je me laisse dévorer d'émotion
Il me faudra sans doute beaucoup d'autres vies,

Pour que je ne sois plus bardée de restriction.

LA PEUR

Est-ce ma faute à moi si jamais je ne pleure
Si mon œil est sec et si mon cœur est froid
La vie n'est pas là pour offrir du bonheur
Je l'ai si bien compris, je n'en attends pas.


Les auteurs ont bercé le lit de mon enfance,
M'ont permis de comprendre le sens de la vie,
Ont rempli mon cerveau et bercé ma souffrance
Mais de l'existence, n'ai encore rien compris.


Il y a dans ce monde tellement de vérités
Qu'on ne sait plus bientôt à quel saint se vouer,
Je passe ma vie, je me donne du mal,
A chercher la pépite, à trouver le saint Graal...


Un jour peut-être, sur mon lit de repos,
Je déposerai sans fracas les armes,
Las, ma vie aura souvent été un fardeau
Et à bout de forces, je m'en suis délestée.


J'en demande pardon à l'avance à quelqu'un
Si d'amour, je ne suis pas rompue à l'exercice
C'est peut-être aussi le sens de mon destin
Si sous ma robe, caché, je porte le cilice.


Un jour enfin, quelques années plus tard
Je reviendrai vêtue d'une autre apparence
Apaisée, confiante , rayonnante et sans fard
Entamer une vie et retenter ma chance.


Ce jour-là aux cieux brillera une étoile,
Luira que pour moi ,scellera mon destin
Sur la vérité commune, elle lèvera le voile
Et de connaissance apaisera ma faim.

LA PEUR

Rédigé par Flo Réal

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H
Oui, je reviens là, ici, ce soir, et je découvre tes pages, tes billets, tu écris là, tu ne m'en avais rien dit......
F
Merci, Henri de me lire...:-)